Un mois de grève au JDD : "On sait que l’on est des fourmis face à un géant"
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12 ماه پیش
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La rédaction du JDD a
La rédaction du JDD a massivement reconduit sa grève contre l'arrivée à sa tête de Geoffroy Lejeune (ex-Valeurs Actuelles), la prolongeant jusqu'à mardi 25 juillet, ce qui lui fera dépasser la durée du mouvement de 31 jours mené par les journalistes d'i-Télé en 2016, a indiqué sa Société des journalistes (SDJ). La rédaction reste opposée à l'arrivée de Geoffroy Lejeune, marqué à l'extrême droite, et réclame des garanties d'indépendance juridique et éditoriale.
Beaucoup d'observateurs voient dans la nomination de Geoffroy Lejeune la main du milliardaire Vincent Bolloré, dont le groupe Vivendi doit avaler Lagardère, propriétaire du JDD, de Paris Match et d'Europe 1, après une offre publique d'achat réussie.
Juliette Demey, journaliste au Journal du Dimanche :
"Cela fait un mois que nous sommes en grève, et l’unanimité est toujours intacte. On est en train de battre un triste record. C’est un combat très dur. On sait que l’on est des fourmis face à un géant. Notre dignité est de dire non. On a des contacts quotidiens de la direction, on discute. On maintient nos deux revendications : la non venue de Geoffroy Lejeune à la tête du JDD et l’obtention de garantie sur l’indépendance éditoriale. On n’obtient pas ces garanties. On tient bon. On ne veut pas lâcher. On a monté une caisse de grève. Si un auditeur sur trois donne un euro, cela peut durer longtemps."
Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans frontières et délégué général des Etats généraux de la presse : "Il y a une spécificité Bolloré. La rédaction du JDD ne veut pas être mangée toute crue à la sauce Bolloré. Un homme veut imposer un modèle. Le modèle Bolloré, c’est un modèle où du fait de sa fortune, Vincent Bolloré accapare les médias et réduit le journalisme. Regardons ce qui s’est passé à Canal+ et I-Télé. Le journalisme d’investigation n’existe plus sur Canal+. C’était pourtant un modèle. À I-Télé, il y a avait de l’information. Maintenant, c’est surtout de l’opinion. Partout où Bolloré passe, ce qui prédomine, c’est l’intention idéologique, politique, par rapport à l’exigence d’aller rechercher de l’information d’intérêt général."
Christian Delporte, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines :
"La grève ne fait pas partie de la culture des journalistes. C’est vraiment le dernier recours. On a dépassé le stade d’I-Télé. Les propriétaires industrielles dans les médias existent depuis le 19e siècle. La concentration des médias s’accélère. Face à cela, il n’y aucune véritable protection. Il n’y aucun texte législatif protégeant les rédactions. Ce qui se passe au JDD ne concerne pas seulement les journalistes du JDD.
Beaucoup d'observateurs voient dans la nomination de Geoffroy Lejeune la main du milliardaire Vincent Bolloré, dont le groupe Vivendi doit avaler Lagardère, propriétaire du JDD, de Paris Match et d'Europe 1, après une offre publique d'achat réussie.
Juliette Demey, journaliste au Journal du Dimanche :
"Cela fait un mois que nous sommes en grève, et l’unanimité est toujours intacte. On est en train de battre un triste record. C’est un combat très dur. On sait que l’on est des fourmis face à un géant. Notre dignité est de dire non. On a des contacts quotidiens de la direction, on discute. On maintient nos deux revendications : la non venue de Geoffroy Lejeune à la tête du JDD et l’obtention de garantie sur l’indépendance éditoriale. On n’obtient pas ces garanties. On tient bon. On ne veut pas lâcher. On a monté une caisse de grève. Si un auditeur sur trois donne un euro, cela peut durer longtemps."
Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans frontières et délégué général des Etats généraux de la presse : "Il y a une spécificité Bolloré. La rédaction du JDD ne veut pas être mangée toute crue à la sauce Bolloré. Un homme veut imposer un modèle. Le modèle Bolloré, c’est un modèle où du fait de sa fortune, Vincent Bolloré accapare les médias et réduit le journalisme. Regardons ce qui s’est passé à Canal+ et I-Télé. Le journalisme d’investigation n’existe plus sur Canal+. C’était pourtant un modèle. À I-Télé, il y a avait de l’information. Maintenant, c’est surtout de l’opinion. Partout où Bolloré passe, ce qui prédomine, c’est l’intention idéologique, politique, par rapport à l’exigence d’aller rechercher de l’information d’intérêt général."
Christian Delporte, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines :
"La grève ne fait pas partie de la culture des journalistes. C’est vraiment le dernier recours. On a dépassé le stade d’I-Télé. Les propriétaires industrielles dans les médias existent depuis le 19e siècle. La concentration des médias s’accélère. Face à cela, il n’y aucune véritable protection. Il n’y aucun texte législatif protégeant les rédactions. Ce qui se passe au JDD ne concerne pas seulement les journalistes du JDD.
12 ماه پیش
در تاریخ 1402/05/02 منتشر شده
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